Gestion du tétrachloroéthylène dans l’air intérieur : quelles recommandations ?

Chaque individu passe en moyenne 85 % de son temps dans des environnements clos et peut être exposé à diverses pollutions dues à des contaminants chimiques, microbiologiques ou à des agents physiques.

A l’intérieur d’un bâtiment, la présence de tétrachloroéthylène est possible du fait des produits de construction, de décoration, d’ameublement et d’entretien ou de bricolage (diluants, solvants, etc.). Mais cette présence est attendue comme faible en raison de la réglementation très restrictive qui s’applique au tétrachloroéthylène classé cancérogène probable pour l’Homme.

L’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs (OQEI) a réalisé entre fin 2020 et début 2023 une campagne nationale logements (CNL2) visant à actualiser les données de la première étude (CNL1 2003-2005) et à mieux connaître la qualité de l’air à l’intérieur des logements dans l’Hexagone . Une baisse significative de 86 % des concentrations a été observée pour le tétrachloroéthylène lors de cette nouvelle campagne.

Mais le tétrachloroéthylène peut également provenir d’une pollution des sols à la suite d’un déversement accidentel ou d’une pollution historique d’anciens sites industriels ou activités de service. Dans ce cas, des niveaux élevés, dont le nombre en valeur absolue reste faible, peuvent survenir en air intérieur.

Compte tenu des connaissances actuelles sur les effets sur la santé du tétrachloroéthylène, l’Anses a proposé en 2023 cinq Valeurs Guides de Qualité d’Air Intérieur (VGAI) fondées sur des critères sanitaires :

• trois relatives aux effets non cancérogènes de ce composé organique volatil et correspondant à des durées d’exposition différentes ;
• deux pour les effets cancérogènes sans seuil pour une exposition sur le long terme.

Le HCSP recommande en 2025 de retenir pour le tétrachloroéthylène une Valeur Repère d’aide à la gestion de la qualité de l’Air Intérieur (VRAI) des logements, des ERP (établissements recevant du public) et des espaces de travail sans pollution spécifique de 40 µg/m³ pour des expositions chroniques : durée d’exposition supérieure à 1 an.

Il précise que cette VRAI pourra être ramenée à 4 µg/m³ lorsqu’une méthode de mesure sera accréditée et validée pour ce niveau de concentration.

Par ailleurs, le HCSP fixe une Valeur d’Action Rapide (VAR) à 200 μg/m³, soit cinq fois la Valeur Repère pour l’Air Intérieur. Des niveaux d’exposition importants peuvent en effet être rencontrés dans certaines situations particulières, par exemple dans le cas de la pollution historique d’anciens sites industriels ou d’activités de service.

À partir de la première constatation du dépassement de la VAR, le délai de mise en œuvre d’actions correctives ne devra pas excéder :

• 1 an maximum pour revenir sous la VAR ;
• 3 ans maximum pour revenir sous la VRAI.

Bien que les concentrations en tétrachloroéthylène baissent significativement, tant dans les environnements intérieurs que dans l’air extérieur, toute action possible doit être mise en œuvre pour limiter et réduire les expositions au tétrachloroéthylène à des niveaux les plus bas possibles.

Antea Group a contribué à la rédaction du rapport 2025 du HCSP sur le tétrachloroéthylène ainsi que du rapport 2024 sur le benzène, avec la participation active de notre experte Christelle Le Dévéhat en tant qu’AMO au groupe de travail Qualité de l’air du HCSP.

Antea Group peut vous accompagner sur la mesure du tétrachloroéthylène et du benzène tant dans vos entreprises qu’en air extérieur ou en air intérieur.

Nos équipes peuvent également vous accompagner dans vos étude Sites et Sols Polluées, de recherche de source de pollution ou encore dans l’élaboration de vos dossiers sur la conformité réglementaire de vos projets.